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S’engager personnellement dans le développement durable : chiche !

Transition énergétique, COP 21, croissance, décroissance, développement, environnement. Ces mots ont parfois perdu de leur sens. De quoi est-il question ? De la relation que l’humanité entretient avec sa planète, son environnement, son propre avenir.

« Nous ne léguons pas notre planète aux générations futures, mais nous la leur empruntons » : cette maxime – dont les origines divergent – sans cesse répétée est une réalité. Les sciences sociales et économiques ont démontré aujourd’hui que 30 % des changements viendront de nouvelles pratiques. 30 % ce n’est rien, et 30 % c’est beaucoup. Arrêter son ordinateur en partant du bureau, éteindre la lumière, éteindre la machine à café, organiser le tri des déchets à l’échelle de son propre bureau, écrire sur les versos des papiers usagés, prendre le vélo ou les transports en commun le plus possible… De petits actes qui peuvent faire boule de neige. En tous cas, l’évolution de nos pratiques devient incontournable. Dans nos projets, nos rêves, la réalité, il nous faut mieux intégrer que les ressources ne sont pas inépuisables.
Dans ce combat pour l’avenir et les générations futures,  l’université a toute sa place. Elle agit déjà, et il nous revient de favoriser et développer ces actions. Dans ce numéro de L’Actu, vous aurez un aperçu  d’actions engagées, petites ou grandes. Agir pour le développement durable, ce n’est pas uniquement traiter la question de l’empreinte énergétique des bâtiments. C’est aussi penser formations et recherche de demain : génie biologique, génie de l'environnement, construction durable et écologique, énergie et confort, ville et développement durable, sociologie des comportements, protection de l'environnement, droit de l’environnement, anthropologie, gestion des eaux urbaines et rurales, chimie verte, géographie environnementale, ingénierie et géosciences pour l'environnement, biologie et valorisation des plantes : toutes ces formations en licence, en master, adossées à des recherches qui se croisent et se fertilisent, illustrent cette trajectoire.
En déambulant dans notre magnifique parc, nous utilisons des chemins sinueux, qui nous conduisent naturellement, en douceur, mais très efficacement, d’un point à un autre, à l’image des scientifiques qui savent que les chemins de traverse font souvent émerger de nouvelles connaissances. Dans notre travail, dans notre vie de tous les jours, individuellement et collectivement, prenons donc ces chemins. En me promenant sur le campus, j’ai pu lire indiqué sur une feuille A4 affichée dans un couloir : « Ne crois pas que tu vas le faire, fais le ! » Chiche ?

Alain Beretz,
Président de l'Université de Strasbourg

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Du vert et des couleurs pour le parc de l’université

Premier printemps – arrosé ! – pour le parc de l’université. Outre qu’il offre un cadre de vie agréable à ses usagers, il est le symbole d’une université ouverte, à la pointe sur la question environnementale et refuge de biodiversité : faucons, abeilles et canards ne s’y sont pas trompés !

« Colchiques, jacinthes, narcisses, millepertuis, géraniums sauvages »… Philippe Obrecht, responsable des espaces verts, égrène les espèces choisies (10 000 bulbes, tout de même, et plus de 40 000 plantes vivaces) pour fleurir de façon échelonnée les 70 000 m2 de parterres du campus de l’Esplanade, tout en parcourant son grand terrain de jeu. Un inévitable parapluie à la main, printemps pluvieux oblige. « Pour la  nouvelle configuration du parc, nous avons privilégié les espèces indigènes, présentes naturellement dans la région. » Une ligne directrice qui a conduit le projet de nouveau parc de l’université, aux cheminements repensés et à la couleur verte intensifiée. « En accord avec la paysagiste en charge des aménagements, nous avons inscrit cet impératif dans le cahier des charges du projet. » Une préférence pour les espèces indigènes, mais aussi « uniquement pollinifères et mellifères », afin d’offrir une pitance de choix aux pensionnaires des 29 ruches installées depuis plusieurs années dans le Jardin de l’Observatoire - les abeilles butinant dans un rayon de 3 km. Un régal pour les abeilles, garanti « zéro produits phytosanitaires » depuis 2009, mais aussi pour nos yeux : des prairies fleuries, expérimentées au pôle API d’Illkirch, parsemées de coquelicots, de bleuets et de marguerites. Les usagers plébiscitent ce véritable poumon vert en ville, notamment sur les réseaux sociaux.

Paradis des oiseaux, des abeilles et… des canards !

Les espaces de verdure grignotés sur le béton, les parkings notamment, ont conduit Philippe Obrecht et sa petite équipe à faire évoluer leurs méthodes d’entretien. « On privilégie un paillage de pin vosgien pour conserver l’humidité, et une bâche en lin biodégradable pour limiter la prolifération des mauvaises herbes. » Côté couvert végétal, là aussi, une place de choix est offerte aux espèces non-exotiques : magnolias, chênes, noyers, pins noirs… Côté arbustes, du sorbier, « pour les oiseaux ». Autant de refuges pour la biodiversité qui, si l’on ouvre bien les yeux, se cachent sur de nombreux troncs… Sylvie Massemin-Challet, enseignant-chercheur au sein du Département écologie, physiologie et éthologie de l’Institut pluridisciplinaire Hubert-Curien, a installé une quarantaine de nichoirs à mésanges* répartis dans les arbres de l’université, et d’autres dans toute l’Eurométropole. « Le but est d’étudier les effets écologiques et physiologiques du gradient d’urbanisation sur ces passereaux. » Dans le Jardin botanique, un hôtel à insectes permet de sensibiliser visiteurs et classes d’écoliers aux fragiles équilibres en jeu dans la nature.
Un peu plus loin, le large espace de verdure du parc historique offre un terrain de choix à Georges Najjar et à ses équipes pour dérouler leur étude sur l’impact et les interactions de l’arbre en ville. L’une des « pré-conclusions », destinée notamment à être reprise dans les plans d’urbanisation ? « Vivre et évoluer dans un milieu végétalisé impacte positivement notre stress… » On ne dira pas le contraire !

Elsa Collobert

* Dans le cadre du projet de Zone atelier environnementale urbaine (Unistra/CNRS/Eurométropole)

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Campus vert et ouvert : la parole aux étudiants

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Heureux comme un canard à l'université

Qu’il s’agisse du terrain de sports ou de la cour intérieure du bâtiment de mathématiques-informatique, plusieurs familles de canards ont élu domicile à l’Unistra. (Crédits : Marc Levy - EC)

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Des nouvelles des hauteurs de la Tour de chimie

L’un des jeunes faucons lors de sa remontée dans la tour… par ascenseur ; un autre prêt pour le grand saut.

Les faucons pèlerins qui nichent au sommet de la Tour de chimie sont aujourd’hui bien ancrés dans le paysage aérien du campus de l’Esplanade. Ils font l’objet de nombreuses attentions, particulièrement lors de l’envol des petits, qui a eu lieu au début du mois de juin...

C’est par ascenseur que l’un des jeunes rapaces est remonté cette année au sommet de la tour de chimie. « C’est un étudiant qui a observé le volatile au sol, puis prévenu un jardinier. Ce dernier a contacté la Ligue de protection des oiseaux-Alsace (LPO) pour définir la marche à suivre », raconte Véronique Blanloeil, directrice adjointe de la Direction des affaires logistiques intérieures (Dali). Résultat : une remontée par ascenseur dans un carton pour ce jeune qui a loupé son envol… sans dommage heureusement, et qui depuis a repris de la hauteur.
Si la tour héberge des faucons depuis 2000, c’est en 2010 qu’un partenariat avec la LPO a permis l’installation d’un nichoir pour tenter de pérenniser le site de nidification, sécuriser la reproduction et limiter les dérangements. La réussite de la nidification est exceptionnelle, avec cinq reproductions réussies ces six dernières années. Quatre petits ont pris leur envol ce mois de juin.

Tout le monde est sensible à la présence de ces faucons

Fruit de l’implication de l’université dans une politique de développement durable, c’est aussi grâce à la vigilance et à l’attention de nombreux personnels de l’université, et même parfois de riverains, que les rapaces se sentent comme chez eux. Que ce soit les agents du PC sécurité de la tour de chimie, ceux de la Direction du patrimoine immobilier (DPI) chargés des travaux dans le bâtiment ou de l’entretien des espaces verts au sol, les enseignants-chercheurs qui travaillent dans la tour ou les personnels de la Dali, « tous sont sensibles à la présence de ces faucons. Les relais d’informations se font très naturellement et nous sommes régulièrement informés de la santé des petits. Quelqu’un m’a encore dit très récemment : "Je les ai entendus aujourd’hui" », se réjouit Véronique Blanloeil.

Frédéric Zinck

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Une responsable du développement durable recrutée à l'Unistra

Joana Levy vient récemment de rejoindre les équipes de la Direction du patrimoine immobilier (DPI), en tant que responsable du développement durable*.

Traduction concrète du volontarisme de l'université en matière d'amélioration continue des dépenses énergétiques, cette embauche vise notamment à mettre en place un Schéma directeur de la transition énergétique. Un projet fondamental pour l'établissement, tant du point de vue financier que social, et marqué par une démarche de mise en réseau. Parmi ses missions, Joana Levy, diplômée en sciences politiques et développement durable des territoires (IEP de Lyon), est chargée de mener un état des lieux du bâti de l'université.

* Contrat financé par l'Initiative d'excellence, dans le cadre des Investissements d'avenir.

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Près de 20 000 km parcourus par les agents Unistra !

L'université participait cette année pour la première fois au challenge Au boulot à vélo, organisé par l'Eurométropole et l'association Cadr67.

Pour une première participation, les résultats – provisoires – des décomptes kilométriques n'ont pas de quoi faire rougir : 222 participants sont pour le moment comptabilisés, pour un total de 19 293 km parcourus durant les deux semaines de la manifestation (du 6 au 19 juin). Soit une moyenne de 86,90 km par participant.
Les retardataires ont encore trois jours, jusqu'au dimanche 26 juin, pour transmettre leurs chiffres de participation. Rendez-vous sur la plateforme dédiée, munis de votre fiche de participation renseignée. N'oubliez pas : chaque kilomètre compte.
Rendez-vous l'année prochaine pour une participation encore plus massive !

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Cinq jeunes pousses mises à l’honneur grâce aux trophées Sève

Jérémie Roser, Titouan Grohens, Romain Billod-Morel, Marjolaine Ney et Pacôme Tomietto sont les premiers lauréats étudiants des trophées Sève.

Sève pour Solutions d’économie verte en entreprise : c’est le nom d’un appel à projet lancé cette année par l’Eurométropole pour valoriser les initiatives vertes d’entreprises locales. Partenaire de la démarche, l’Université de Strasbourg a vu cinq de ses étudiants récompensés.

C’est à une remise de trophées d’un nouveau genre que l’Université de Strasbourg et l’Eurométropole ont convié, mardi 14 juin : à chaque « couple » de lauréat était décernée une bûchette à sectionner en deux. Au-delà des trésors d’imagination déployés pour la séparation (sur le genou, avec le coude, la tranche de la main façon karaté), c’est cinq duos, étudiants et chefs d’entreprises innovantes du développement durable, qui étaient mis à l’honneur.
Marjolaine Ney, Jérémie Roser, Romain Billod-Morel, Titouan Grohens et Pacôme Tomietto ont pour point commun d’être en deuxième année de master (excepté Pacôme, en deuxième année de l’Ecole européenne de chimie, polymères et matériaux) et de réaliser leur stage en lien avec des projets écodurables : traitement végétalisé des eaux usées, recyclage dans les toilettes des trains, élaboration d’un tracker solaire*…

Sciences et technologies vertes

Et, depuis peu, ils sont lauréats du trophée Sève. Son principe ? Favoriser la rencontre des talents au service de solutions innovantes dans le domaine des sciences et technologies vertes. Concrètement, l’enveloppe remise aux chefs d’entreprises lauréats, d’un montant allant jusqu’à 10 000 €, leur permet de davantage rétribuer le stage de l’étudiant accueilli. Damien Lemarchand, l’un des responsables du master Sciences de la terre et de l'environnement (Eost), ne peut qu’approuver : « Ce genre de partenariat renforcé entre entreprise et université offre un complément essentiel à la formation ».
Les cinq lauréats ont suivi des parcours variés (chimie verte, mécatronique et énergie, biologie et valorisation des plantes, sciences de la Terre et de l’environnement, ingénierie des polymères) et ne se destinaient pas forcément tous au secteur du développement durable. Pour Marjolaine Ney, en revanche, c’était une évidence : « J’ai choisi un cursus en chimie verte pour cela ! »
Alors, le développement durable, un secteur d’avenir ? « Evidemment », répond Romain Billod-Morel. Après avoir « galéré » pour dénicher un stage qui lui plaise, il a été associé au lancement de la société Algae Natural Food, consacrée à la culture de micro-algues alimentaires. Et le patron lui a proposé un CDI. C’est donc ensemble qu’ils ont décidé de ne pas casser leur trophée Sève : « Notre collaboration ne fait que commencer ! »

E. C.

* Dans les entreprises BFG environnemental technologie, Insolem, Algae Natural Food, Aquatiris, Soprema

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Le cluster de recherche en durabilité du Rhin supérieur démarre

Le projet Interreg Cluster de recherche en durabilité du Rhin supérieur, validé en décembre 2015, associant notamment toutes les universités partenaires du Campus européen, entre en phase active à partir du 1er juillet.

Après une période de préparation administrative, les chercheurs directement impliqués dans le projet s’attellent désormais à sa mise en œuvre. À Strasbourg, ils sont issus de huit unités mixtes de recherche (UMR) de l’université et du CNRS associées au réseau alsacien de laboratoires et d'ingénierie en sciences de l'environnement (Realise).
L’objectif du projet, financé par l’Union européenne à hauteur de 1,7 million d’euros, consiste à développer des activités de recherche d’excellence communes, interdisciplinaires et transfrontalières, déclinées sur cinq axes thématiques liés à la durabilité écologique, sociale et économique. À Strasbourg, deux facilitatrices viennent d’être recrutées qui travailleront concrètement à l’émergence de nouveaux projets et à leur financement. Le lancement officiel du projet aura lieu les 7 et 8 octobre, à Freiburg, avec une réunion de tous les partenaires.

Miriam Hagmann

  • Contacts : Stéphane Vuilleumier (co-responsable de l'axe Transformations), Génétique moléculaire génomique microbiologie (GMGM), UMR 7156, vuilleumier@unistra.fr, 03 68 85 20 22 ; Philippe Hamman (co-responsable de l'axe Gouvernance), Sociétés, acteurs, gouvernement en Europe (Sage), UMR 7363, phamman@unistra.fr, 03 68 85 66 23